En exclusivité et en avant-première, FacNews LOL vous dévoile le contenu de la prochaine réforme de simplification des instances universitaires. Sobrement dénommée « Disruptions et Éléments de Procédures Administratives Raisonnées et Transformationnelles pour l’Université Responsable, sa Gouvernance Et Nos Territoires », soit, pour les initiés : D.É.P.A.R.T. U.R.G.E.N.T.

Décryptage par nos expertes : Sophie Stiquet et Sabine Okulair

Le Conseil d’administration garde ses initiales mais se transforme en Conseil d’Affirmation.

« Ce n’est pas un vrai changement puisque, déjà, il n’y avait pas vraiment d’opposition marquée dans les C.A., la loi L.R.U. donnant tous les sièges à la liste arrivée la première. »

Par souci d’uniformisation administrative, une nouveauté est néanmoins introduite : en C.A. on pourra dire « OUI » mais aussi « OUI SI ».

« En effet, le système du “OUI SI” fonctionne tellement bien dans ParcourSup qu’il était logique de le développer. »

Exemples de cas où le « OUI SI » sera autorisé :

• « OUI SI » mon département à un poste supplémentaire
• « OUI SI » j’ai la prime
• « OUI SI » tu ne réunis pas la section disciplinaire pour mes harcèlements d’étudiantes

Le C.F.V.U. va, lui, reprendre son ancien nom mais orthographié différemment : « C’EST VU ». Dans ce conseil, on ne fera que « voir » sans jamais débattre ni discuter. Ce sera un conseil silencieux.

« C’est logique, c’est le conseil où il y avait le plus d’étudiants représentés, on ne pouvait pas tous les acheter avec une vice-présidence étudiante ou un local associatif. »

Le Conseil scientifique ne change pas de nom : mais on n’y parlera toujours pas ni de sciences ni de recherche.

« Laissons ces thématiques accessoires à France Culture. »

Le Comité technique se recentrera sur des questions techniques indispensables à la vie de l’université comme, par exemple, la distribution des adresses I.P., la couleur des post-it dans les réunions SWOT, les programmes télé dans les halls des bâtiments ou pour trancher l’éternel débat chaises avec ou sans accoudoir.

« Les personnels universitaires avaient besoin d’un retour aux fondamentaux. »

Les C.P.É., CAPA et C.A.P.N. où se déroulaient les processus de promotion seront supprimées.

« De toute façon, il n’y avait pas beaucoup de possibilité d’évolution, donc autant économiser le temps de tout le monde et ne plus réunir ces instances. »

Les promotions seront distribuées selon des méthodes ancestrales qui ont fait leurs preuves : la famille et la promotion canapé. Les méthodes pourront même s’additionner pour des évolutions de carrière fulgurantes.

« Ça marque une vraie rupture avec l’ancien monde ! »

L’épineuse question des primes est aussi à l’honneur dans cette nouvelle loi.

« Là aussi pas assez de primes pour tout le monde, c’est trop dur à quantifier donc revenons à un calcul sur des critères clairs, objectifs et facilement mesurables. »

La prime pour les administratifs et technique sera indexée : sur la surface du bureau (coefficient multiplicateur), le nombre de personnes dans le bureau (coeff. diviseur), du nombre d’agents sous les ordres (coeff. 1 pour un titulaire, 0,5 pour un contractuel, 0,25 pour un stagiaire, 0,125 pour un service civique, 0,0625 pour un stagiaire de 3^e), des liens familiaux ou relationnels...

« C’est là que va se trouver le challenge de la réforme : il va falloir établir un organigramme prenant en compte ces critères mais aussi les relations extra-conjugales. Un vrai défi pour les équipes R.H. »

Pour les enseignants-chercheurs, les critères seront également remaniés :

• nombres de thésards, la limite d’étudiants par directeur étant enfin supprimée : c’était un frein au développement des porte-monnaie ;
• nombre d’articles publiés dans la presse quotidienne régionale : « Personne ne lit les revues scientifiques » ;
• superficie de la plaque apposée sur la porte (coeff. 2 pour les plaques en faux cuivre).

Pour les personnels de bibliothèque, 2 nouveaux critères font leur apparition : le nombre de livres achetés et le nombre de livres rangés en rayon.

« Cette réforme est très disruptive et en même temps c’est un retour aux traditions de l’université, par exemple, une prime “mandarinat” sera également créée et c’est là une vraie évolution. »